Marguerite AROSA (1854-1903)

Marguerite AROSA (1854-1903)

Paire de marines
Huiles sur toile signées en bas à droite et datées 1898
Cadres d'origine
Format (toile): 33 x 24 cm
Format (cadre): 40 x 31 cm

Peintre et aquarelliste française issue d'une famille de la haute bourgeoisie parisienne. Son père, Gustave Arosa, possédait une vaste collection d'art contemporain, notamment des tableaux de Delacroix, Corot, Courbet, Daubigny, des peintres de l'école de Barbizon mais aussi des céramiques. À la mort de la mère de Paul Gauguin en 1867, Gustave Arosa devient le tuteur de ses enfants. Dans la maison d'Arosa à Paris et dans sa maison de campagne à Saint-Cloud, le jeune Gauguin a fait connaissance avec cet art. Gauguin s'engage l'année suivante dans la marine française et revient à Paris en 1871 pour occuper un poste d'agent de change auprès de Paul Bertin, sans doute organisé par Arosa. Vers Noël 1872, Gauguin rencontre sa future épouse, la Danoise Mette-Sophie Gad, chez Arosa à Paris. Marguerite Arosa est bien connue pour ses paysages, ses marines et ses portraits. Elève de Mayer, Félix-Joseph Barrias (1822-1907) et du peintre réaliste Armand Gautier (1825-1894), elle a transmis son enthousiasme pour l'art à Gauguin, qui a réalisé ses premiers tableaux avec elle. Elle lui a appris la technique de l'huile et ils allaient régulièrement peindre ensemble le dimanche dans les environs de Paris.

Charmante et pleine de caractère, Marguerite Arosa n'a pas participé aux mouvements impressionniste et post-impressionniste, et aucune trace substantielle d'une amitié durable entre elle et Gauguin n'a été trouvée. Par conséquent, sa carrière est passée pratiquement inaperçue, sauf en Espagne, où elle est considérée - à tort - comme une artiste espagnole ; à tel point, en fait, qu'elle a même été incluse dans le dictionnaire de biographie nationale publié récemment. Marguerite a exposé en Espagne à quelques reprises, dont trois fois à l'Exposición Nacional de Bellas Artes à Madrid, où elle a reçu deux fois des mentions honorables du jury. Cependant, dans l'ensemble, sa présence en Espagne n'est rien en comparaison de son palmarès d'expositions en France, où elle exposa presque chaque année de 1881 à 1902 aux Salons de Paris, Lyon, Dijon, Rouen, Le Havre... et dans d'innombrables expositions à travers le pays, rivalisant même à un moment donné avec Louise Abbéma en termes de nombre de distinctions reçues. Marguerite commença de manière ambitieuse dans les années 1880 en exposant une série de nus, mais elle se concentra sur les paysages terrestres et marins vers 1890. Cette année-là, elle expose pour la première fois au Salon des Femmes et devient membre actif de l'Union des Femmes Peintres et Sculpteurs, dont elle assume la responsabilité de secrétaire vers 1896. Sa véritable place se situe au sein de la génération des femmes artistes en France qui se battent pour une plus grande reconnaissance professionnelle pour elles-mêmes et un accès égal à l'établissement des Beaux-Arts pour les femmes.